hamac aux histoires·sur le sofa

Pour lui

Je me plains tout le temps. C’est comme ça. C’est ma nature. Quand le réveil sonne, je me plains quand mon café est trop chaud, quand il pleut, quand je râte mon métro, dans les bouchons, au feu rouge, quand j’arrive en retard, quand j’ai trop de travail, quand je n’en ai pas assez, après mon patron, quand j’ai oublié d’acheter du pain, dans la file d’attente, à la mauvaise caisse, quand les enfants font trop de bruit, quand ce n’est pas rangé, quand c’est trop cuit, quand je me couche trop tard. Je me plains quand je fais mes bagages, quand le linge traîne, quand le téléphone sonne. Je me plains tout le temps au quotidien, presque sans m’en rendre compte.

Et là, là, confiné depuis une semaine, je pourrais me plaindre de ne pas sortir, de ne pouvoir faire des courses, de tourner en rond, de rester chez moi. Je pourrais me plaindre. Mais je pense à toi, petit bonhomme, confiné chez toi alors que ton père te bat, que ta mère s’efface de peur de s’en prendre une aussi. Confné avec ton bourreau. Plus d’école pour t’échapper, plus de copains pour t’égayer. Confiné avec lui. Comment vas-tu faire ? Comment vas-tu finir ?

Alors pour toi, je range mes plaintes et mes rancoeurs et je souris. Je souris.

sur le sofa

C'est le moment

Est-ce que ça va changer les mentalités des gros patrons, des actionnaires, leur regard sur la rentabilité de l’entreprise par rapport à la valeur de la vie ?

Est-ce que cela va changer le regard de nos dirigeants sur l’hôpital, sur ses besoins ?

Est-ce que cela va changer le regard des parents d’élèves sur les enseignants, leur investissement, leur capacité à s’adapter à tant d’élèves en même temps ?

Est-ce que cela va changer notre regard sur notre surconsommation, sur nos réels besoins ?

Est-ce que cela va changer notre regard sur notre vie de famille, la nécessité de la préserver, le besoin de se retrouver ?

Est-ce que cela va changer notre regard sur nos enfants, leur besoin de bouger, de s’exprimer, de créativité ?

Est-ce que cela va changer notre regard sur nos vieux, sur l’isolement ?

Est-ce que cela va changer notre regard sur l’égalité homme- femme, sur le partage des tâches quotidiennes ?

Est-ce que cela va changer notre regard sur la vie et le respect des besoins de la planète ?

Il faut 21 jours pour changer ses habitudes.

Combien de temps pour changer notre regard ?

sur le sofa

Fast and furious à Montparnasse

Imaginez la petite musique SNCF : Ta-da-da-da

Une vrai furie, avec deux de ses loulous et trois valises ont traversé la gare de Versailles Chantiers ce samedi 27/10. Cette furie, c’était moi.

Samedi 27/10. TGV prévu à Paris-Montparnasse à 11H52. Train prévu à Versailles Chantiers pour Montparnasse à 11H01. 20 minutes de train de banlieue, 30 minutes d’attente. Arrivée prévue à Chantiers à 10H45. 1/4H pour prendre les tickets pour Montparnasse. Quitter l’appartement de ma belle-mère à 10H30. D’après elle, il faut 5 minutes pour aller à Chantiers.  Plan parfait en thérorie …

Arrivée à Chantiers à 10H50 : on met 20 minutes pour traverser Versailles un samedi matin. Bon, en speedant un peu, ça devrait le faire. Regard périphérique rapide. Deux guichets sur quatre qui ne fonctionnenent pas. Trop de monde au guichet automatique restant, direction guichet central. 10H55. A mon tour. Là, l’agent, avec un joli sourire, m’informe que, non, elle ne vend pas de billets, il faut aller au bout de la gare. Impossible. Aucune compassion, ni recherche de solution devant mon désarroi et la panique qui monte. Démerderz-vous. Retour guichet automatique. 10H57. Mon tour au guichet.  Tant pis apour les 30% famille nombreuse. Pas le temps. Billets 10H58. Tourniquets avec deux lous et trois valises. Repérer le quai. Courir dans les escaliers.

Petite musique SNCF Ta-da-da-da. « Le train en direction de Paris-Montparnasse aura un retard d’envirion 10 minutes. Merci pour votre compréhension ». Ta-da-da-da.

Petite musique. Puis un retrad de 15 minutes. Les minutes défilent. L’angoisse qui monte. Dans ma tête le TGV qui s’en va. Un de mes loulous fait le zouave sur le uai pour me détendre, l’autre a déjà avalé ma moitié de son gilet.

11H12. Le train de banlieue entre en gare. Monter dans la voiture de tête. Les loulous, les valises. On est parti. Je rentrerai bien dans la cabine du conducteur pour appuyer sur la pédale d’accélérateur. Montparnasse approche, mais les aiguilles continuent leur course.

11H40. Le train arrive à Montparnasse, par la fenêtre repérer les TGV. Ils seront à droite.

11H43. Ouverture des portes. Descendre, repasser les tourniquets avec les louslous, les trois valises. Vite les panneaux d’affichage. Deux trains affichés à 11H52. Où est le n°8615 ? Voie 6. Courir, aussi vite que possible dans cette foule de gare.

11H46. Voie 6. Scanner les billets à l’entrée du quai. Tourniquets avec les loulous et les valises. Trouver la voiture 18, et le TGV de Brest derrière celui de Saint Malo. Voiture 1, 2, 3….

11H47. Voiture 18. Monter les loulous et les valises.

11H49. Assis places 62, 63, 64.

11H50. Petite musique . TA-d-da-da. Annonce départ imminente du train.

11H52. Départ.

Je n’aurai pas trop d’une semaine de vacances pour m’en remettre.

Même s’il y a peu de chance qu’ils me lisent un jour, j’aimerais remercier le monsieur qui m’a indiquée comment finaliser ma command de ticket à Chantiers, le stress m’empêchant de lire toutes les lignes, la dame au gilet gris qui m’arassurée sur le départ de mon TGV sur le quai de Chantiers, la dame à la valise bleue par ses sourires et le conseil pour faire passer les valises dans les tourniquets à Montparnasse.  Quant à la SNCF : Petite musique. Ta-da-da-da. SNCF, à nous de vous faire préférer … la voiture.

sur le sofa

Les passants à Versailles

Nous sommes sortis dîner, hier soir, à Versailles. Nous flanions dans les rues près de la place du marché. Sur les marches d’un monument, un homme était assis, l’ai perdu, au loin. Un homme sans abri..Un homme venu d’ailleurs.

Passant alors à notre niveau, deux hommes d’allure chic, d’une cinquantaine d’année, pochette sur le veston, remarquèrent l’homme et se plaignirent aussitôt : « Il y en  a marre de tous ces africians! ».

De retour de notre dîner, nous retrouvions notre homme assis sur les marches. En pleurs. La police autour de lui. Quatre agents.

Passant alors à notre niveau, une petite fille et sa maman, remarquèrent la scène et la petite fille s’étonna : « Dis-maman, il est triste, c’est pour ça qu’il a appelé la police ? Parce qu’il est triste ? et qu’il veut plus être tout seul ? »

par la fenêtre·sur le sofa

Decharge – retour à l’envoyeur

Retour à l’envoyeur est la méthode genialissime de quelques maires de communes comme Velizy et Poissy.  Ils luttent contre les décharges clandestines en récupérant les tas d’ordures laissés dans la nature et en les redéposant dans le jardin des pollueurs.

Malheureusement cette action s’est retournée contre le maire de Velizy. Il passe en justice prochainement et un texte de loi devrait faire jurisprudence. Espérons que la justice penche en faveur de la protection de l’environnement et que  seul le pollueur soit reconnu coupable.

Message à faire passer. La nature n’à que nos mains et nos voix pour se défendre.

Non classé·sur le sofa

Le raz le bol du sac à main

Comme la plupart des femmes, mon sac à main est trop lourd. Mais qu’est-ce qui pèse si lourd chaque jour ?

Je mets mon nez dedans. Il y a les incontournables clés,  portemonnaie, lunettes… et le superflu. A commencer par les cartes de fidélité.  Bon, il est vrai que j’en ai 22, dont la collector Fnac eveil’et jeux avant que ce soit devenu Oxybul, avant surtout qu ils fassent payer leur carte de fidélité. J ai sorti et peser le tas de cartes : 100g. Chaque jour je me ruine le dos entre autre à cause de ces 100g dont je ne me sers quasiment jamais.

Sans compter tous les mails et textos,  bons d’achat qui viennent encombrer nos espaces de communication.  « Vous avez gagné un bon d’achat de 8 euros » valable 2 mois. Quand on s’en souvient, en général,  c’est le lendemain de la date d’expiration.

Adieu cartes de fidélité,  adieu encomblement de mon smartphone.  Vive la liberté.

sur le sofa

Le temps des vacances

Les vacances, du temps pour ranger et désencombrer la maison.

J ai passé l’apres-midi sur une vieille caisse au fond du grenier, toute poussiéreuse. Ma boîte à trésor. Un apres-midi dans le passé. Une collection de jouets kinder, les bracelets fluo des annees 80, des cassettes audio, des vieiles cartes postales, l’écriture de mon grand-père,  un ticket de concert de Goldman, des souvenirs de voyage humanitaire, des lettres d’amour… Tout ces souvenirs, tout cet amour enfermé dans cette boîte, et qui nous retiennent dans le passé. Et s’il était temps  de dire au-revoir à cette boîte ? Temps de grandir ?

Aujourd’hui au lieu de ranger et d’avoir le moral dans les godasses de ce temps qui ne reviendra plus,  j’aurais pu retrouver ces adresses oubliées, jouer ou faire de la peinture avec mes enfants, me poser avec un bon bouquin…

Vais-je jeter cette caisse ou garder pour la rouvrir dans 10 ans ?