coin des mamans

Trouver sa force

Jeudi – 8h30 – lycée professionnel.

Le laisser aller seul à son entretien de Passpro, parce que, malgré sa volonté, il n’aura peut-être pas les compétences pour aller en seconde générale. Chercher un plan B. Un bac pro motivant, mais sur entretien, parce que là aussi les places sont chères. Prendre le train tôt le matin. 8h30. Un couloir rempli de jeunes venus seuls ou accompagnés d’un parent.

Une porte s’ouvre. Un professeur l’appelle. Le laisser rentrer seul. Ne plus le porter. Rester dans le couloir pour la première fois, et le laisser défendre sa vie.

Je n’ai jamais eu peur pour moi. Je me suis toujours débrouillée, j’ai trouvé mes forces, et suis allée au bout du monde au mérite de celles-ci. Mais pour lui, pour mes enfants, attendre derrière cette porte, dans un couloir, au milieu d’autres parents, se sentir impuissante. J’aimerais lui donner toute ma force.

Et puis, laisser faire la vie comme pour moi. Faire confiance, lui faire confiance.

La porte s’ouvre. Son sourire, fier. Convaincant ou pas, n’est pas la question. Fier parce qu’il l’a fait tout seul. Il a dû s’affirmer seul. Et c’est là, exactement là, dans ces moments de confrontation avec lui-même, que lui aussi trouvera sa force.

tapis du bonheur

Toi + moi

(A lire, en écoutant la chanson de Grégoire Toi + moi)

Décrocher un tableau – mettre les chaussures en carton – ranger une pile de bouquins – cette même vue par la fenêtre, avec la forêt au fond – enlever du mur les dessins d’enfants.

Déménager, ne serait-ce que de chambre, tout en restant dans la même maison. S’accorder un instant de pause. Laisser remonter.

Ces fêtes des mères au lit, les chuchotis dans l’escalier, et le plateau plein de cœurs et de poésies – ces mêmes réveils matins à tes côtés – nos photos sur le mur – ces rideaux choisis ensemble et jamais raccourcis – ces larmes sur l’oreiller – ces chaussures jamais portées qui font mal aux pieds – ces histoires du soir à 4 allongés sur le lit – ces envies de tout plaquer auxquelles on a résistées – ces cravates inutiles au fond du placard – les costumes trop petits – la peinture refaite deux fois – l’escalade sur les étagères – ces temps d’amour partagés – ces câlins à 5 dans le grand lit – vos batailles – ma robe de mariée – ces temps de déprime à rester au lit, se relever et repartir – ces levers de soleil par la fenêtre – la pêche aux doudous – les cadeaux sous l’oreiller – ce coup de téléphone trop dur à l’aube d’un matin de janvier car il est parti – ces moustiques que tu as combattus tel un gladiateur – le gros Nunune qui prend tout la place – les regarder par la fenêtre partir seuls au collège – t’attendre en faisant semblant de dormir quand tu rentres tard le soir – ces bonjours aux voisins – ce pull de grossesse que je n’arrive pas à jeter – mes tenues et mes claquettes africaines toujours là, témoignage d’un temps inoubliable – et cette poussière accumulée en haut des placards.

Ces 10 ans d’amour – ces 10 ans – être toujours là, avec toi, avec eux qui grandissent si vite et qui se tournent déjà vers l’après.

Changer de chambre, uniquement. Monter d’un étage. Mais prendre le temps de regarder nos 10 ans.

Je ne regrette pas un seul jour.

Alors Merci pour tous ces moments.

Et pour les 10 prochaines années, je redemande la même chose. Avec toi, avec eux. Avec autant d’amour.

par la fenêtre

Première bulle de printemps

Il a fait froid cet hiver
Froid de travail
Froid d'inclusion
 Froid de bruit
Froid de travaux
Froid d'accablement médiatique
Froid de menaces politiques
Froid de restriction
 Froid d'énergie
Froid de covid
 Froid d'épuisement
Il a fait froid cet hiver
J'avais éteint la lumière
Je m'étais recroquevillée
En moi-même

Alors ce matin
Quand je suis sortie
Et que je l'ai sentie
Ma première bulle de printemps
Je me suis arrêtée
Je me suis réveillée
J'ai respiré
Respiré à pleins poumons
J'ai laissé les bulles de printemps
Remplir chacun des alvéoles
Je me suis redressée
J'ai regardé
Souri
Et je suis repartie


tapis du bonheur

La maison trop petite

La petite bonne femme n’en pouvait plus de sa maison. Elle savait déjà en l’achetant, que ses enfants grandissants, elle deviendrait trop petite. Plus ils grandissaient, plus la maison rétrécissait. Le plafond s’écroulait, le toit s’affaissait, les murs se rapprochaient. Un jour, n’en pouvant plus, elle décida de déménager.

Elle se mit alors à la recherche d’un logis plu grand et confortable. Elle visita des maisons « trop » : trop petit, trop cher, trop loin, trop bruyant, trop sombre, trop délabré … Elle se mit à rêver de partir « au loin », mais rien ! pas de travail non plus pour sa famille « au loin ».

Il ne restait qu’une solution : faire des travaux. Lâcher ce rêve de grande maison, de partir « au loin ». Rester là et faire avec ce qu’on a. Elle qui avait tant galéré pour chercher à déménager au près ou au loin, n’eut aucun mal à trouver des entreprises et faire ses devis. Un contrat signé et quelques mois plus tard, les travaux étaient achevés. Elle profita de ce temps pour ranger, vider, aérer, redécorer la maison du sol au plafond.

Ce matin, la petite bonne femme se réveille dans sa nouvelle chambre, la tête sous les étoiles, avec un sentiment d’espace infini. Les murs n’ont pas bougé, mais le toit a été réparé sans être réhaussé, les combles proprement aménagés et le superflus dégagé. Ne plus se laisser envahir, respecter ces espaces. Ranger, vider, garder le nécessaire, repenser un projet, réfléchir autrement lui ont permis économie de budget et gain de place. La voilà dans sa petite maison, qui ne paye pas de mine extérieurement, mais qui a ce petit quelque chose en plus.

Parfois, il suffit de peu : ne pas insister sur ce qui ne marche pas, lâcher des rêves qui ne viennent pas, accepter que ça ne marche pas, et puis changer son regard, penser autrement, réfléchir à d’ autres projets, tout simplement.

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Avatar 2 : la voie de la déception

Je l’attendais depuis longtemps, j’avais raté le premier opus au cinéma il y a 14 ans. Enfin le 2 ! Un tel événement, dont tout le monde parle. Vite au ciné ! et hop vu hier soir …

Mais quelle déception ! Si vous souhaitez le voir, ne lisez pas les lignes suivantes, sauf si vous hésitez. Comment ce film peut-il avoir autant de succès ? Vous verrez un remake des best of de James Cameron, tout y passe : Terminator (un méchant ressemblant quelque peu à Schwarzenegger, à la recherche non pas de de Sarah O Connor, mais de Jake Sully), Abyss et ses profondeurs, Titanic (le bateau qui coule interminablement, on croit même voir Jack et Rose sur un radeau), Alien (le mot revient à plusieurs reprises), Rambo 2 : la mission (mission : tuer Jake Sully) On a même des références empruntées à Sauver Willy (avec Lo’ak, fils rebelle qui se fait ami avec un Tulkun, magnifique mammifère marin) et au cultissime Star Wars (« Tu n’es pas mon fils » à défaut de « Je suis ton père »).

Je pensais voir un film autour de l’écologie et d’une pensée plus évoluée. Tout est axé sur la stupidité humaine, le mercantilisme, la haine, et la vengeance. Ce qui nuit fortement à la beauté des images.

Il s’agit ni plus ni moins d’un film de guerre sans fin, puisqu’in fine le méchant ne meurt toujours pas. On allume la télé, on regarde les infos, et on a l’histoire, en moins joli évidemment.

Pourtant il y a du potentiel avec le personnage de Kiri, la fille totalement improbable de Grace (Sigourney Weaver), aux pouvoirs magnifiques. On aurait pu y voir, en épisode 2, Kiri (allusion au carré fromager pour sa douceur et sa blancheur ?) découvrir et développer ses pouvoirs et chercher ses origines terrestres ; en épisode 3, Kiri aller sur Terre apprendre aux crétins que nous sommes à vivre en harmonie avec notre planète. Pas d’inquiétude, Kiri sera sûrement le sujet des numéros 3, 4 et/ou 5 puisque la suite est déjà prévue. Mais que vont-ils réaliser : Quaritch, le grand méchant qui va se repentir, ou inversement devenir encore plus méchant ? Spider qui tombera du côté obscur, amoureux de Kiri, la réincarnation d’Eywa, la pureté même, et une lutte sans fin entre le bien et le mal ? Tin tin tin – tin – tintin – tin – tintin ?

Si c’était juste un épisode pour montrer à quel point Jake Sully aime sa famille, les 10 premières minutes suffisaient. Il faut croire, qu’aujourd’hui encore, la haine et la vengeance sont bien plus vendeurs que l’écologie, l’amour et l’harmonie. Un grand dommage.

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Janvier

Avant : une journée bien galère au boulot, des dossiers de direction interminables, la brigade des mineurs… une journée où rien ne va. Fatigue insupportable, mais qu on supporte quand même sans trop savoir comment…

Et puis se poser dans son bureau, et rêver, penser aux vacances qui arrivent. Rêver aux montagnes qui attendent, au calme du lac en hiver, au chalet qui n attend que notre retour.

Compter les jours…

Compter les jours…

Un sourire qui se dessine.

Compte à rebours.

Tenir et sourire.

Mais aujourd hui après une journée bien galère au boulot, à faire 3h de gestion de crises d autisme parmi 24 élèves qui n’attendent que le mieux de notre forme, à rédiger une situation préoccupante pour maltraitance …

PLus de montagnes, plus de lac, plus de chalet…

RIEN

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Une nouvelle année

Une nouvelle année pour faire ce qu’on aime, ce dont on a envie, ce dont on a besoin.

Sans forcément faire ce que l’on attend de nous, sans se mettre de pression, sans chercher à atteindre des sommets infranchissables.

Sortir des injonctions sociales, professionnelles, familiales qui ne nous correspondent pas.

Respecter son corps. Savoir ralentir. Revenir à ses essentiels.

Trier ce qui est important de ce qui ne l’est pas : où sont mes priorités ? Est-ce utile pour moi ? En ai-je besoin ? En ai-je envie ?

Se garder du temps pour ne pas se perdre. Rester éveillé à soi, pour l’être ensuite aux autres.

Vivre sa vie, tout simplement.

Une nouvelle année, pour soi, pour une fois.

tapis du bonheur

Solstice d’hiver

21 décembre. Nous sommes le jour le plus court de l’année.

8h15, le soleil n’est toujours pas levé. L’aube encore. Lueurs du jour, nuages rosés, quartier de lune.

Et si nous profitions de cette journée pour ne faire que des choses que nous aimons : rentrer plus tôt, aller au cinéma, écrire, peindre, bricoler, dessiner, tricoter au coin du feu, lire un bon livre sous un plaid, un chocolat chaud, prendre un café avec un ami, se balader, prendre un bain, un RDV massage, se faire livrer … La liste est longue et propre à chacun.

Aujourd’hui est le solstice d’hiver. Les jours rallongeront dès demain et la vie pourra reprendre son cours. Il n’y a qu’un jour comme celui-ci dans l’année. Profitons-en. Célébrons ce jour, prenons rendez-vous avec nous même, et passons une journée hors du temps, dans notre temps.