par la fenêtre

Première bulle de printemps

Il a fait froid cet hiver
Froid de travail
Froid d'inclusion
 Froid de bruit
Froid de travaux
Froid d'accablement médiatique
Froid de menaces politiques
Froid de restriction
 Froid d'énergie
Froid de covid
 Froid d'épuisement
Il a fait froid cet hiver
J'avais éteint la lumière
Je m'étais recroquevillée
En moi-même

Alors ce matin
Quand je suis sortie
Et que je l'ai sentie
Ma première bulle de printemps
Je me suis arrêtée
Je me suis réveillée
J'ai respiré
Respiré à pleins poumons
J'ai laissé les bulles de printemps
Remplir chacun des alvéoles
Je me suis redressée
J'ai regardé
Souri
Et je suis repartie


par la fenêtre

Faire un choix

Je ne sais pas faire un choix. Je ne l’ai pas appris petite, la vie était alors plus simple, mais aujourd’hui, cela handicape ma vie d’adulte. J’hésite même entre deux yaourts aux fruits.

Dans notre société actuelle, quand on en a les moyens, tout est choix. Faire les courses, regarder un film, acheter une maison … Pour les choix importants, je vais lire des avis, demander des conseils, faire des listes de pour et contre à n’en plus finir avec de savants calculs. Et ce pendant des jours. Au cas où je me tromperais.

C’est ainsi qu’hier matin, je me disais avoir fait le mauvais choix et je ruminais cette décision. Nous devions prendre un bateau pour visiter une île (oui, j’en ai conscience, je n’ai pas une vie difficile). J’ai choisi l’horaire de fin de matinée. Et je ruminais de n’avoir pas pris l’horaire du premier bateau pour avoir une mer plus claire et moins de monde. J’avais lu entre temps un avis qui conseillait de partir à la première heure. J’avais pourtant fait ce choix par amour pour mon mari et mes enfants, l’un ne voulant pas rester 6H sur l’île, les autres étant fatigués et avaient besoin de sommeil.

Le soir, j’ai réalisé que ce choix d’horaire m’avait laissé le temps, au matin, de me réveiller en douceur, de méditer, nager, écrire, laisser dormir les enfants, et en fin de journée d’avoir l’énergie pour me balader dans la magnifique ville de Bonifacio. Il m’a également fait prendre conscience du bonheur d’un rythme doux en vacances et de la richesse de ma vie.

Qu’ai-je manqué ? Une eau plus claire et moins de monde. Est-ce plus important que ma prise de conscience ?

Pour faire un choix, certes, les avis et conseils sont probablement à prendre en compte, mais ne priment pas sur la reliance à soi-même. Se demander :

  • de quoi ai-je envie ?
  • de quoi ai-je besoin ?
  • est-ce bon pour moi ?
  • où est l’amour dans mon choix ?

Un choix d’amour sera toujours un excellent choix. Et puis … se faire confiance, et faire confiance, car au fond, y-a-t-il de mauvais choix ?

Dans la forêt·par la fenêtre·tapis du bonheur

Hiver

Pluie – Froid – Nuages bas – Brumes

Forêt silencieuse – Feuilles mortes et gadoue – Pieds qui pataugent

Grisaille – Pénombre – Torrent enragé – Grotte ténébreuse – Mains gelées

Laisser aller ses pensées au fil de l’eau, au fil du vent, au fil du silence.

Se perdre dans le paysage. S’abandonner à la nature. Déposer. Laisser aller. Silence total. Et respirer.

Et puis le froid qui nous rappelle. La nuit qui tombe. Un écho dans le lointain.

Revenir au chalet – Rallumer le feu – Mettre des vêtements secs et douillets – Un bon roman

Et la magie des panettone, pancakes à la cannelle et chocolat chaud.

par la fenêtre

Heure de pointe

Quai de gare. Achères-ville. 7h45.

Ce matin, elle est là sur le quai de la gare, avec ses cheveux, un côté brun, un côté blond. Affichant sa différence. Le sourire aux lèvres avec ses couleurs.

Ce matin, il est là sur le quai opposé. Il rythme sa musique, écouteurs aux oreilles. Il chante dans sa tête. Le sourire aux lèvres avec sa bande son.

Différences assumées.

Tous les autres voyageurs sont assortis des mêmes couleurs : brun, gris, noirs. Silencieux. Le nez sur l’écran, le regard dans le vide. Ne pas regarder, ne pas sourire, ne pas déranger, ne pas exister. Des « ça ne se fait pas » et des « que va-t-on penser de moi » plein la tête. Invisibles.

Je me rends compte que je porte des couleurs similaires aux autres, avec mon gris, mon marron, juste une nuance de rose pâle.

Alors, lever les yeux. Redresser le dos. Relever la tête. Aller chercher le soleil au fond de soi. Qu’est ce qui me fait vibrer ? Qu’est ce qui me rend heureux ? Les couleurs ? la musique ? La danse ? La parole ? L’écoute ? Chacun d’entre nous a son individualité, son originalité ? Qu’elle est mon originalité ?

De quelle humeur serait le monde, si chacun osait être soi, si l’art faisait intégralement partie de nos vies ?

Osons nos couleurs. Osons notre swing. Osons être nous. Osons.

par la fenêtre

Fin d’été

Avez-vous senti
La fin d'été ce matin ?

Le soleil qui tarde à se lever ?
Les parfums des feuilles séchées ?
Les cimes des arbres aux tâches orangées ?
Le calme des rues, le bruit des récrés ?
La petite laine du matin dans l'air frais ?

L'été, demain, sera parti
C'est l'automne doucement qui vient.