Ouh là ! Oups ! Hop ! Je saute, je file, je saute, je suis mon chemin, rien ne peut m’arrêter. Hop ! Je saute, je file ! Je vais toujours plus vite, plus haut !
Tiens un lapin ! Je le suis sur le chemin. Il bondit, je bondis. Nous sautons par dessus les fleurs, les cailloux.
Et maintenant un kangourou. Je saute avec lui, toujours plus haut ! Plus je saute haut, plus je grandis !
Et je vois ce que voient les adultes, de leur monde d’en haut. Avec leurs grands yeux d’adulte, tout parait plus petit : les fleurs, les flaques d’eau, les haricots verts.
Je saute maintenant plus haut que les adultes. Je suis plus grand qu’eux. Je voudrais toucher les nuages.
Hop ! Je saute, je file, je saute toujours plus haut ! Aussi haut que les nuages ! C’est alors qu’une branche d’arbre m’attrape par la capuche.
« Pourquoi sautes-tu comme ça ? me demande l’arbre.
_ Je veux grandir, je veux être grand come les adultes, je ne veux plus être petit.
_ Pourquoi ne veux – tu plus être petit ?
_ J’ai envie de savoir, de bouger où je veux, de découvrir de nouveaux horizons, de connaître tout sur tout, de faire ce que je veux !
_ Tu découvriras rapidement que les adultes ne font pas tout ce qu’ils veulent. Eux aussi ont des lois et des contraintes, ils les choisissent plus ou moins, mais elles guident leurs pas. Ne préfères-tu pas ton insouciance d’enfant ?
_ Ce n’est pas faut.
_ En grandissant tu découvriras chaque année de nouveaux horizons, de nouveaux copains, une nouvelle maîtresse, une nouvelle école. Chaque année ta vie sera un nouveau voyage. Ne veux – tu pas voyager au rythme de la vie ?
_ C’est juste.
_ Les adultes ne savent pas tout, ne connaissent pas tout sur tout. On apprend toujours, cela ne s’arrête jamais. Tout au long de ta vie, ta pensée va évoluer. Ne veux – tu pas prendre le temps d’apprendre vraiment et patiemment ?
_ C’est vrai aussi.
_ Prends le temps. La vie est un long voyage. Ne cherche pas à aller trop vite, tu risquerais de passer à côté des merveilleux trésors que peut t’offrir la vie. »
Alors l’arbre me dépose doucement sur le sol.
Je le remercie, et je reprends mon chemin. Je marche, je sautille, je m’arrête pour observer, je repars. Je marche, je sautille en regardant les merveilles de la nature et de la vie avec mes yeux d’enfants.
(Pour Florian et les enfants papillons dans une salle de classe)