Elle est assise, dos à la porte. Depuis combien de temps est-elle là ? Quelques jours ? Quelques semaines ? Quelques années ? Assise.
De temps en temps, elle lève le nez, elle se redresse, regarde par le trou de la serrure, touche la poignée, la tourne, puis relâche et se rassied. Dos à la porte.
Partout sur cette porte, des mots, des dessins, des tâches noires ou colorées, autant de rêves et de désespoirs.
Il arrive qu’elle se dresse face à la porte pour hurler sa souffrance de ne pouvoir l’ouvrir, ses poings venant frapper le bois, ses larmes s’éclatant sur le revêtement. Parfois elle s’endort sur son seuil. Parfois elle écoute ce qui se passe derrière en y collant l’oreille.
Si quelqu’un vient à y frapper, elle hésite, sans jamais ouvrir.
Cette porte, sa porte, si réconfortante, si emprisonnante. Sa main, ses yeux en connaissent chaque centimètre.
Et puis un jour – pourquoi ce jour là ? – elle se lève, se met face à la porte, saisit la poignée, regarde cette poignée, la tourne, et d’un coup, d’un geste décidé, ouvre grand la porte. Face à la magnificence du monde qui s’ouvre devant elle, elle franchit le seuil, et va…
Simplement magnifique ! Merci!
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Magnifiquement beau Caroline. Merci
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