Je me plains tout le temps. C’est comme ça. C’est ma nature. Quand le réveil sonne, je me plains quand mon café est trop chaud, quand il pleut, quand je râte mon métro, dans les bouchons, au feu rouge, quand j’arrive en retard, quand j’ai trop de travail, quand je n’en ai pas assez, après mon patron, quand j’ai oublié d’acheter du pain, dans la file d’attente, à la mauvaise caisse, quand les enfants font trop de bruit, quand ce n’est pas rangé, quand c’est trop cuit, quand je me couche trop tard. Je me plains quand je fais mes bagages, quand le linge traîne, quand le téléphone sonne. Je me plains tout le temps au quotidien, presque sans m’en rendre compte.
Et là, là, confiné depuis une semaine, je pourrais me plaindre de ne pas sortir, de ne pouvoir faire des courses, de tourner en rond, de rester chez moi. Je pourrais me plaindre. Mais je pense à toi, petit bonhomme, confiné chez toi alors que ton père te bat, que ta mère s’efface de peur de s’en prendre une aussi. Confné avec ton bourreau. Plus d’école pour t’échapper, plus de copains pour t’égayer. Confiné avec lui. Comment vas-tu faire ? Comment vas-tu finir ?
Alors pour toi, je range mes plaintes et mes rancoeurs et je souris. Je souris.
Eh oui on se plaint tout le temps ! Alors qu’on a tout : santé, travail, famille, amour ! Mais l’homme est ainsi fait, il n’est jamais content, il veut tout ! Que l’épreuve que nous traversons nous fasse réfléchir ! Pensons à ceux qui souffrent physiquement et moralement ! Merci ma Caro et bravo !
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