Messieurs,
Il vous arrive souvent de vous plaindre de votre femme, de ses humeurs, de son caractère. Voici une petite anecdote pour vous expliquer l’origine de nos humeurs et que tout acte de votre part à une résonance en nous.
Mardi. Deuxième jour de la semaine, deuxième matin, deuxième fois sur deux (je préfère m’arrêter à cette semaine et ne pas remonter plus loin) que Monsieur, levé depuis 6h30, ne me réveille pas à 7h30 comme je le lui avais demandé. Qu’il se rend compte à 8h15 que je ne fais que me lever. En soit, rien de bien grave, c’est le confinement, pas de train à prendre. Vous pourriez me dire : achète-toi un réveil. Eh bien non, puisque c’est précisément Monsieur qui a choisi ce réveil, sans vraiment me concerter; et qu’au quotidien, hors confinement, chaque matin de la semaine, c’est moi qui le réveille, puisque je me lève plus tôt.
Pas de réveil, pas de petit déjeuner prêt sur la table. Nous avons établi dans les règles de la maison, que le premier levé, sort le petit déj. Forcément, dès 8h15, cela fait déjà beaucoup. Que pourrait-il me répondre : qu’il travaille déjà sur son ordinateur, qu’il a une grosse journée aujourd’hui (et hier ?) ? Que vais-je penser ? Que ma journée de travail est moins importante que la sienne ? Qu’il m’a zappée ? Que c’est le rôle de la femme de préparer le petit déjeuner et de s’occuper des enfants ? Ce que je vois alors : un manque de respect de ma personne.
Oui, les femmes deviennent chiantes quand elles se sentent diminuées, mois importantes, invisibles, bonniches. Dans des conditions telles que celle-là, c’est toute la condition de la femme qui se soulève avec moi. Et là dans nos têtes, tout ce qu’on aimerait oublier remonte aussi vite que la colère qui l’accompagne : que cela fait deux mois qu’on se tape la bouffe, les lessives, le ménage, l’école à la maison en plus de notre boulot… Et là forcément, on explose.
Alors Messieurs, avant de dire qu’on vous énerve, si on vous demande de nous réveiller à 7h30, réveillez-nous à 7h30.
Yes !
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