Quai de gare. Achères-ville. 7h45.
Ce matin, elle est là sur le quai de la gare, avec ses cheveux, un côté brun, un côté blond. Affichant sa différence. Le sourire aux lèvres avec ses couleurs.
Ce matin, il est là sur le quai opposé. Il rythme sa musique, écouteurs aux oreilles. Il chante dans sa tête. Le sourire aux lèvres avec sa bande son.
Différences assumées.
Tous les autres voyageurs sont assortis des mêmes couleurs : brun, gris, noirs. Silencieux. Le nez sur l’écran, le regard dans le vide. Ne pas regarder, ne pas sourire, ne pas déranger, ne pas exister. Des « ça ne se fait pas » et des « que va-t-on penser de moi » plein la tête. Invisibles.
Je me rends compte que je porte des couleurs similaires aux autres, avec mon gris, mon marron, juste une nuance de rose pâle.
Alors, lever les yeux. Redresser le dos. Relever la tête. Aller chercher le soleil au fond de soi. Qu’est ce qui me fait vibrer ? Qu’est ce qui me rend heureux ? Les couleurs ? la musique ? La danse ? La parole ? L’écoute ? Chacun d’entre nous a son individualité, son originalité ? Qu’elle est mon originalité ?
De quelle humeur serait le monde, si chacun osait être soi, si l’art faisait intégralement partie de nos vies ?
Osons nos couleurs. Osons notre swing. Osons être nous. Osons.