hamac aux histoires

Papoti dans la classe

Un matin printanier dans la classe. Ce matin, ils n’ont pas vraiment envie de m’écouter. Je leur présente un nouveau livre à « l’heure de l’histoire », mais ils ne sont pas dedans. Il y a des matins comme ça, ça arrive. Alors plutôt que de crier, je me mets à les écouter. Je laisse traîner mes oreilles dans leurs conversations d’enfants. Je m’arrête sur Nourredine et Manuella, assis au sol du coin regroupement, tous deux très concentrés sur leurs aventures :

« Moi, ma maman, elle est méchante, dit Manuella.

  • Elle est méchante ta maman ? demande Nourredine
  • Oui, elle est méchante parce qu’elle tape fort.
  • Moi aussi ma maman, elle est méchante, elle tape fort.
  • Des fois elle tape fort, des fois elle tape pas fort.
  • Et ben moi, mon papa, des fois, il tape avec la c…. »

Et le mot chuchoté s’éteint dans le brouhaha. Pas étonnant que mon histoire sur les arbres ne les intéresse pas ce matin.

Des familles que je vais devoir prendre en RDV, pour leur raconter, leur expliquer, leur conseiller de lire les quelques livres que nous avons sur la parentalité. Les liront-ils ? M’accuseront-ils de me mêler de ce qui ne me regarde pas, que dans leur culture c’est comme ça ? Que leur enfant le mérite bien ? Les enfants se feront ils gronder ou taper pour avoir parlé à l’école ?

Si seulement j’avais une loi claire interdisant tout geste de  violence éducative sur laquelle m’appuyer pour protéger mes petits élèves de 3 et 4 ans.

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